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Faire du Japon "Un pays magnifique", fier de sa culture et de ses traditions, respecté et admiré à travers le monde, telle est l'ambition du nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, qui a prononcé vendredi son discours de politique générale.

Premier chef de gouvernement né après la Seconde guerre mondiale, Abe, âgé de 52 ans, a fait de la sortie du "régime d'après-guerre" l'une des pièces essentielles de son programme. Dans les rangs conservateurs, dont il est issu, on estime que ce régime a privé le Japon de sa fierté en le coupant de ses racines.

"Notre pays, le Japon, est un pays enraciné dans une longue histoire, une culture, une tradition et dans un environnement magnifique dont nous pouvons être fiers aux yeux du monde", a-t-il déclaré à la tribune de la Diète, trois jours après son arrivée aux affaires.

"Le moment est venu pour nous d'aller de l'avant, le coeur plein d'une paisible fierté, pour donner naissance à un nouveau pays", a-t-il insisté, sur un ton en rupture avec le style flamboyant de son prédécesseur, Junichiro Koizumi.

Dans l'archipel comme à l'étranger, cette transition a toutefois suscité la crainte d'un regain de nationalisme, bien que Tokyo ait fait du rapprochement avec la Chine et la Corée du Sud, l'une de ses priorités en matière de politique extérieure.

"DIPLOMATIE ASSURÉE"

Les pèlerinages de Koizumi au sanctuaire de Yasukuni, où sont honorés les victimes de guerre japonaises, parmi lesquelles figurent plusieurs criminels de guerre, ont jeté une ombre sur les relations avec Pékin et Séoul.

Son successeur, favorable à ces visites, s'est engagé vendredi à resserrer les liens avec ses voisins, sans s'étendre outre mesure sur le sujet.

"Renforcer la confiance avec les deux (Chine et Corée du Sud) est essentiel pour la région asiatique et pour la communauté internationale et il est important que toutes les parties oeuvrent en faveur d'un dialogue honnête et tourné vers l'avenir", a-t-il souligné, sans préciser s'il comptait se rendre lui-même à Yasukuni.

Abe s'est par ailleurs engagé entretenir les liens étroits avec les Etats-Unis, premier partenaire du Japon en matière de défense, mais a également promis de parler d'une voie plus forte dans le concert des nations.

"Le moment est venu pour notre pays de passer à une diplomatie assurée, fondée sur un nouveau modèle", a-t-il affirmé, reprenant l'un des credos de sa campagne pour la présidence du Parti libéral démocrate.

Le Premier ministre a par ailleurs réitéré son intention d'amender une loi datant de 1947 sur les objectifs du système éducatif afin d'accroître la discipline dans le système scolaire et de combattre la baisse de la natalité par la promotion des "valeurs familiales".

Enfin, il a de nouveau promis de s'attaquer au déficit budgétaire, dont le Japon a le record parmi les pays industrialisés, d'entretenir une croissance soutenue et d'en répartir les bénéfices plus équitablement pour éviter une fracture permanente entre "nantis et laissés pour compte".
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